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Qu’est-ce qu’un travailleur indépendant ?

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Une femme, bras croisée, est devant son bureau de travail et derrière elle, se trouve un meuble de rangements pour des dossiers.

De nos jours, de plus en plus de personnes choisissent de se lancer dans une activité autonome en tant que travailleur indépendant. Selon un rapport du Haut Conseil pour le financement de la protection sociale (HCFiPS), plus de 2,8 millions de personnes ont choisi cette voie en France.

Qu’est-ce qu’un travailleur indépendant ? Quels sont les avantages et inconvénients ? Comment devenir travailleur indépendant ? Pour quels métiers ? Quel statut choisir ? On fait le point.

Qu’est-ce qu’un travailleur indépendant ?

Un travailleur indépendant est son propre patron. Contrairement à un salarié, le travailleur indépendant n’a pas de lien de subordination, il exerce son activité de façon libre et organise son travail en toute autonomie.

Pourquoi devenir travailleur indépendant ?

Généralement, les personnes qui passent le cap de l’indépendance le font après plusieurs années d’expériences et après avoir acquis l’expertise nécessaire pour pouvoir proposer ses compétences à des clients. L’origine de ce choix de vie peut être multiple : ne plus avoir de hiérarchie, être son propre patron, augmenter ses revenus, négocier ses propres tarifs, choisir ses clients, s’épanouir avec des missions diverses et variées, etc.

Devenir travailleur indépendant est un vrai changement dans sa vie professionnelle et l’envie de liberté est une des raisons qui poussent les personnes à devenir indépendant. D’après le sondage Ifop de novembre 2018, 35% des personnes interrogées choisissent l’indépendance pour la liberté d’organiser son temps : choisir ses horaires, pouvoir travailler de chez soi. 27% indiquent qu’elle permet un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et personnelle, enfin 14% considèrent que l’indépendance permet un meilleur épanouissement personnel.

Quels sont les inconvénients à être travailleur indépendant ?

Le travailleur indépendant est soumis aux aléas de l’environnement économique incertain, avec des périodes sans mission et des revenus variables. Contrairement au salariat, le travailleur indépendant ne bénéficie pas de la sécurité de la protection sociale, en particulier de l’assurance chômage. Cette irrégularité de revenu et cette insécurité sont source de stress et de pression pour l’indépendant.
Devenir son propre patron et gérer son entreprise nécessite d’être multi-tâches : prospecter ses clients, négocier ses contrats, réaliser ses missions, gérer sa comptabilité et toutes les tâches administratives. D’après le sondage Ifop de novembre 2018, la gestion administrative est un frein pour 14% des personnes interrogées.
Même si l’indépendance est souvent synonyme de liberté, beaucoup de travailleurs ne comptent pas leurs heures et ce mode de vie peut fortement impacter leur vie personnelle. Être indépendant signifie de travailler seul, attention à la solitude, qui peut être source de démotivation !

Comment devenir un travailleur indépendant ?

Tout le monde peut devenir un travailleur indépendant. Il suffit juste de remplir certaines conditions comme avoir la majorité, ne pas être sous la tutelle d’un administrateur de biens provisoire et ne pas faire l’objet d’une interdiction juridique d’exercice d’activité.

Voici les différentes étapes pour devenir travailleur indépendant :

Etape 1 : Définir votre offre de services
Avant de vous lancer, ayez une idée précise et concise de l’offre que vous allez proposer à vos clients.

Etape 2 : Choisir votre statut juridique
Pour choisir votre statut juridique, posez vous les questions suivantes :

  • Souhaitez-vous entreprendre seul ou à plusieurs ?
  • Souhaitez-vous limiter votre responsabilité ?
  • Quelle est votre prévision de chiffre d’affaires ?
  • Avez-vous des frais importants liés à votre activité ?
  • Sous quel statut de dirigeant souhaitez-vous exercer ?

Etape 3 : Immatriculer votre entreprise
Pour immatriculer votre entreprise, vous pouvez vous faire accompagner par le Centre de formalités des entreprises (CFE) qui sont des guichets uniques vous permettant de réaliser toutes les formalités nécessaires.

Si vous êtes consultant, vous pouvez opter pour le portage salarial qui vous permet d’exercer votre activité avec le statut de salarié. Un bon compromis entre l’autonomie, la liberté et la sécurité.

Quel statut juridique choisir pour le travailleur indépendant ?

Après avoir répondu aux questions, vous allez pouvoir opter pour le statut qui vous convient le mieux.

Souhaitez-vous entreprendre seul ou à plusieurs ?
Si vous souhaitez entreprendre à plusieurs, vous devez opter pour la création d’une SAS ou d’une SARL, qui vous permet d’avoir plusieurs associés. La micro-entreprise (auto-entrepreneur), l’entreprise individuelle, la SASU ou l’EURL nécessite que vous soyez seul.

Souhaitez-vous limiter votre responsabilité ?
Sachez que si vous souhaitez limiter votre responsabilité, vous devrez créer une société. Votre responsabilité est illimitée lorsque vous exercez en votre nom propre, avec l’entreprise individuelle ou l’auto-entreprise.

Quelle est votre prévision de chiffre d’affaires ?
Si votre chiffre d’affaires ne dépasse pas 72 600 euros sur l’année, vous pouvez bénéficier du régime de la micro-entreprise (auto-entrepreneur), qui représente certains avantages : des cotisations sociales à 23%, une comptabilité simplifiée, une franchise de TVA jusqu’à 34 400 euros de chiffre d’affaires. Au-delà du seuil de 72 600 euros, vous perdez le bénéfice de ce régime et vous continuez à exercer en votre nom propre, sous le régime de l’entreprise individuelle et vos cotisations sociales s’élèveront à 45%. Vous êtes soumis à l’impôt sur le revenu, basé sur un barème progressif, ce qui est handicapant si votre chiffre d’affaires est élevé.
Si vous prévoyez un chiffre d’affaires important, optez pour la création d’une entreprise telle qu’une SASU ou une EURL. Le portage salarial peut être une bonne alternative.

Avez-vous des frais importants liés à votre activité ?
Avec le régime de la micro-entreprise (auto-entrepreneur), votre impôt sur le revenus est basé sur votre chiffre d’affaires après un abattement de 34% du chiffre d’affaires pour les activités BNC (bénéfices non commerciaux), dont dépendent les consultants, et 50% pour les activités BIC (bénéfices industriels et commerciaux). Cet abattement forfaitaire représente un abattement pour les frais professionnels et n’est éligible qu’uniquement pour les auto-entrepreneurs qui ne dépassent pas les plafonds de ce régime. Cela signifie que les auto-entrepreneurs ne peuvent passer en charge les frais professionnels, ce qui est un inconvénient majeur pour celles et ceux qui ont beaucoup de frais liés à leur activité et qui dépassent 34% du chiffre d’affaires.
Dans ce cas, optez pour la création d’une société qui vous permet de passer en charge vos frais professionnels.

Sous quel statut de dirigeant souhaitez-vous exercer ?
En entreprise individuelle et en auto-entrepreneur, vous exercez en votre nom propre. Vous ne créez pas de société, l’entreprise individuelle et vous êtes la même personne. Votre responsabilité est illimitée. Il existe le régime de l’EIRL qui vous permet de dissocier votre patrimoine professionnel de votre patrimoine personnel. En entreprise individuelle, vous dépendez du SSI (ex RSI) et avez le statut de travailleur non salarié (TNS).

Si vous souhaitez créer une société, sachez que votre statut en tant que dirigeant va dépendre du statut juridique de la société.
Avec une SASU (ou SAS si vous êtes plusieurs), vous devenez président et à ce titre vous êtes assimilé salarié. Vous pouvez percevoir des revenus sous forme de salaire avec des bulletins de paie. Vous cotisez à l’URSSAF et ainsi à la sécurité sociale du régime général, à la retraite des salariés, vous pouvez souscrire à une prévoyance et à une mutuelle d’entreprise. Cependant, vous ne cotisez pas à l’assurance chômage puisque vous n’avez pas de lien de subordination, vous êtes votre propre patron.
Avec l’EURL (ou SARL), vous exercez sous le statut de gérant. Étant associé unique ou majoritaire, vous exercez en tant que travailleur non salarié (TNS) et vous dépendez de la Sécurité Sociale des Indépendants (SSI, ex RSI), vous ne bénéficiez pas de bulletin de salaire. Vous devez réaliser une déclaration sociale des indépendants (DSI) chaque année qui sera la base de calcul des vos cotisations sociales.

Quelles sont les aides financières pour le travailleur indépendant ?

Il existe des centaines d’aides financières pour la création d’entreprise. Nous vous présentons ici les principales.

L’aide à la création ou à la reprise d’entreprise (ACRE)
Si avant de créer votre entreprise, vous êtes indemnisé par Pôle emploi ou si vous êtes demandeur d’emploi non indemnisé et inscrit sur la liste de demandeurs d’emploi depuis plus de 6 mois sur les 18 dernier mois, vous pouvez bénéficier de l’ACRE, qui vous permet de bénéficier d’une exonération de 50% de vos cotisations sociales la première année.

L’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE) ou l’aide à la reprise ou à la création d’entreprise (ARCE)
Si vous êtes inscrit à Pôle emploi et que vous bénéficiez de l’ARE avant la création de votre entreprise, vous pouvez choisir le maintien de cette allocation ou bien d’opter pour l’ARCE. Avec l’ARE, vous pouvez cumuler vos revenus professionnels avec l’allocation chômage mais le montant ne peut pas dépasser votre ancien salaire. Si vous optez pour l’ARCE, Pôle emploi vous verse 45% de vos droits ARE restants en 2 fois, 50% du montant à la création de votre entreprise et le solde au bout de 6 mois d’activité.

La prime d’activité
Si vos revenus professionnels ne dépassent pas un certain plafond, vous pouvez bénéficier de la prime d’activité. Le montant de cette aide dépend de la composition et des ressources de votre foyer. Contactez votre CAF pour en savoir plus.

Les prêts d’honneur
Vous pouvez solliciter un prêt d’honneur auprès de Réseau Initiative France ou Réseau Entreprendre, qui peuvent vous accorder un prêt après examen de votre dossier (business plan). Il est directement octroyé au créateur de l’entreprise et non pas à l’entreprise elle-même. Ce prêt apporte une vraie crédibilité auprès des organismes bancaires qui accordent un financement complémentaire, il s’agit d’un levier important. Pour 1 euros de prêt d’honneur accordé, les banques accordent en moyenne 7,3 euros complémentaire (ou 13 euros de financement complémentaire, selon les chiffres Initiative France ou Réseau Entreprendre).

L’accompagnement de BPI France
Avec BPI, vous pouvez obtenir des solutions de cautionnement et de garanties, qui seront des leviers importants vis à vis de votre banque.

Le prêt NACRE (Nouvel accompagnement pour la création et la reprise d’entreprise)
Il s’agit d’un prêt à taux 0 d’un montant compris entre 1 000 € et 8 000€, à destination des créateurs d’entreprise qui bénéficie du RSA ou pour un demandeur d’emploi. Ce prêt est consenti directement au créateur et non pas à l’entreprise et doit être rembourser sous 5 ans au maximum.

L’aide des régions
Les régions proposent des dispositifs financiers pour accompagner les entrepreneurs. N’hésitez pas à les contacter.

Les dispositifs fiscaux et sociaux pour la création d’entreprise dans certaines zones
Il existe différents dispositifs qui vous permettent de bénéficier d’aides financières et d’exonérations de charges sociales et taxes en fonction de votre lieu d’implantation. La Prime d’Aménagement du Territoire (PAT) pour l’industrie et les services vous permet d’obtenir jusqu’à 15 000 € par emploi créé. Vous pouvez bénéficier d’une exonération d’impôt sur les bénéfices, CFE et CVAE si vous vous implantez dans des zones d’aide à finalité régionale (AFR). Enfin, vous pouvez bénéficier d’une exonération d’impôt sur les bénéfices en zone ZFU (Zones Franches Urbaines) ou en zone BER (Bassin d’Emploi à Redynamiser).

Le Crédit Impôt Recherche (CIR) et le Crédit Impôt Innovation (CII)
Ces 2 dispositifs permet d’obtenir une réduction d’impôt pour les entreprises qui réalisent de la Recherche et Développement (CIR) ou qui font de l’innovation (CII). Vous pouvez obtenir 30% des dépenses de recherche pour le CIR et 20% pour le CII.

Les dispositifs fiscaux pour le créateur d’entreprise
Si vous souscrivez au capital de votre société en tant qu’associé personne physique et que l’entreprise répond à certains critères, vous pouvez bénéficier du dispositif de réduction d’impôt sur le revenu, à hauteur de 18% des montants investis, avec un plafond annuel de 50 000 €. Vous pouvez bénéficier également de la déduction des intérêt d’emprunt. Pour celles et ceux qui sont redevable à l’ISF, vous pouvez également bénéficier d’une réduction de cet impôt pour un montant égal à 50% des montants investis dans le capital de la société.

Les aides pour les créateurs handicapés
Il existe des soutiens techniques et financiers mis à disposition aux personnes en situation de handicap. Ces aides sont calculées en fonction du degré de handicap. L’aide la plus connue est l’Aide forfaitaire à la création et reprise d’entreprise pour les travailleurs handicapés (AGEFIPH) qui a pour objectif d’aider la personne handicapée à créer un emploi pérenne et compatible avec son handicap.

Tour d’horizon des questions les plus posées par les travailleurs indépendants

Qu’est-ce que le SSI (Sécurité Sociale des Indépendants) ?
Le SSI est l’organisme en charge de collecter les cotisations sociales des travailleurs non salariés (TNS) pour le compte de la CPAM (assurance maladie maternité), CARSAT (assurance retraite) et de l’URSSAF (prélèvements sociaux). La Sécurité Sociale des Indépendants a remplacé en 2019 le Régime Social des Indépendants (RSI).

Qu’est-ce que l’URSSAF ?
L’URSSAF (Union de Recouvrement pour la Sécurité Sociale et les Allocations Familiales) est un organisme gouvernemental en charge de collecter les cotisations et contributions sociales. Une autre de ses missions est de contrôler le respect de la réglementation par les entreprises et la lutte contre le travail dissimulé.

Est-il possible de cumuler un statut salarié et une activité indépendante ?
Il faut savoir que la loi française donne la possibilité à un salarié de conserver son poste au sein de son entreprise tout en créant une activité indépendante. Néanmoins, il existe des restrictions comme certaines clauses présentent dans le contrat du salarié qui peuvent limiter son projet comme l’obligation de loyauté ou encore la clause d’exclusivité et de non-concurrence. Il ne faut alors pas hésiter à relire avec attention les termes de son contrat avant de se lancer.

Combien gagne un travailleur indépendant ?
Selon le N° 1781 de l’Insee première, les travailleurs indépendants classiques (donc hors agriculture et hors micro-entrepreneurs) ont un revenu mensuel moyen de 3 580 euros par mois. Il est à noter que ce montant varie selon le secteur d’activité.

Vais-je cotiser à la retraite en tant que travailleur indépendant ?
Oui, comme tout salarié, vous bénéficiez d’un régime obligatoire de retraite : régime de retraite de base et régime complémentaire. La caisse dépendra de la nature de votre activité.

Vais-je cotiser au chômage en tant que travailleur indépendant ?
En tant que travailleur indépendant, vous ne cotisez pas à l’assurance chômage, qui nécessite un lien de subordination. Cependant, depuis le 1er novembre 2019, la réforme de l’assurance chômage a ouvert des droits pour les TNS et Président de SAS ou SASU. Pour pouvoir y bénéficier, vous devez avoir généré 10 000 € de chiffre d’affaires par an, sur les deux dernières années et votre entreprise doit faire l’objet d’un jugement d’ouverture de liquidation judiciaire ou de redressement judiciaire. Ces droits ne sont pas accessibles pour les gérants majoritaire de SARL ou bien gérant unique d’EURL. De plus, vos autres ressources que celles de TNS ou Président doivent être inférieure au montant du RSA. L’allocation versée est de 26,30 € par jour soit environ 800 € par mois, pour une durée de 6 mois.

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22 octobre 2020

Catégorie(s) : Choisir mon statut

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