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Interview de Samuel Bielka, Community Manager

Photo portrait de Samuel Bielka, community manager

Samuel exerce le métier de Community Manager en freelance. Il a bien voulu se prêter au jeu des questions / réponses sur son métier.

Pouvez-vous présenter ?

Je m’appelle Samuel Bielka, j’ai 31 ans et je suis Community Manager et chargé de communication numérique freelance. J’ai fait mes études à l’Institut d’études politiques de Strasbourg, avant de devenir professeur d’histoire. Je me suis ensuite reconverti, et choisi de faire la formation de Community Manager de l’EMWeb.

Je gère les réseaux sociaux pour plusieurs clients dans des domaines variés : association sportive, presse, livres électroniques, maison de champagne, tout en réalisant ponctuellement des missions de rédaction web.

On fait souvent appel à moi d’abord pour la gestion des réseaux sociaux, mais mes missions débordent largement sur d’autres domaines comme le mailing, la veille, la rédaction web et la gestion éditoriale, l’événementiel, les relations publiques… C’est pourquoi je me définis sans doute davantage comme chargé de communication numérique, plus que comme Community Manager. Freelance, je dois coller le plus possible aux besoins de mes clients, ce qui m’amène à élargir mes champs de compétence. L’explication est simple : je travaille surtout pour des petites structures dans lesquelles l’hyper-spécialisation est impossible.

Sous quelle structure juridique travaillez-vous ?

Je travaille actuellement sous le régime de l’Entreprise individuelle.

Pourquoi avoir choisi ce statut ?

Je ne l’ai pas vraiment choisi. Ayant dépassé le plafond du chiffre d’affaires annuel de l’autoentreprise (33100 €), j’ai automatiquement basculé vers ce régime.

Quels sont les avantages / inconvénients de votre statut ?

L’entreprise individuelle reste un régime relativement simple, sans trop de paperasse. Le changement de statut a été effectué automatiquement, sans avoir à effectuer des démarches chronophages.

Le principal avantage de ce statut est de n’être imposé que sur les bénéfices, et non sur le chiffre d’affaires, comme c’est le cas pour un auto-entrepreneur. Je déduis donc de mon CA toutes mes dépenses professionnelles (déplacements, matériel informatique, fournitures, etc…). Pour un travailleur du Web, cela encourage l’achat d’outils payants performants qui peuvent me soulager dans mon travail au quotidien (« Mention » pour la veille par exemple).

Néanmoins, ce statut me semble moins avantageux que celui d’auto-entrepreneur dans le cas d’un prestataire de services sur internet car mon bénéfice est relativement proche de mon chiffre d’affaires. J’ai peu de dépenses, en comparaison avec un artisan par exemple, qui doit acheter de nombreuses matières premières pour réaliser ses produits.

Même si le statut d’entrepreneur individuel offre de meilleures garanties en matière de retraite que celui d’auto-entrepreneur, le taux de cotisation est plus élevé et j’ai désormais besoin de faire appel aux services d’un comptable.

Dans ma situation, le principal inconvénient est de facturer la TVA. Cela ne pose aucun problème auprès de mes clients qui peuvent la récupérer (c’est le cas des entreprises). Par contre, cela constitue souvent une perte sèche lorsque je travaille pour un particulier ou une association (qui eux ne récupèrent pas la TVA).

En résumé, je ne conseille de passer du statut d’autoentrepreneur à celui d’entreprise individuelle qu’à plusieurs conditions :

  • Dépasser largement et durablement le plafond de CA : un CA de 36000€ vous fera automatiquement changer de statut, avec toutes les conséquences négatives évoquées plus haut. Mieux vaut rester sous la barre fatidique de 32000, c’est un meilleur calcul en temps et en argent.
  • si vos clients sont des entreprises qui récupèrent la TVA.

Quel(s) conseil(s) donneriez-vous à celui qui souhaite s’installer en indépendant ?

D’abord d’être sûr que ce choix lui convient. On voit souvent les mauvais côtés du salariat, tout en fermant les yeux sur ceux de l’indépendance. Il ne faut pas avoir peur du risque, car certaines périodes peuvent être mauvaises. Il faut supporter une certaine solitude, et avoir assez de motivation pour travailler même sans avoir un boss derrière soi. Je pense de plus en plus que seule une minorité de personnes est vraiment faite pour le travail freelance. Moi, je suis un freelance très heureux !

Ensuite, préparer ce choix en amont. Les premiers mois sont souvent difficiles, car on ne trouve pas des clients du jour au lendemain. Il faut donc commencer à prospecter bien en avance, créer un site internet bien pensé, en parler autour de soi pour activer son réseau…

Enfin, il faut savoir se vendre à sa juste valeur et savoir négocier. Un freelance n’est pas une personne à tout faire, tout le temps. Votre travail a une valeur, et donc un prix. Votre temps aussi, en particulier si l’on vous donne des tâches à réaliser le weekend. Le contexte économique est difficile et la concurrence rude, mais il ne faut pas tout accepter. Je termine en vous conseillant de travailler pour des secteurs ou des entreprises qui ont vraiment du sens pour vous, car c’est la meilleure façon d’aimer son travail au quotidien et donc de réussir !

Un grand merci à Samuel pour sa disponibilité ! Vous pouvez le joindre via son site web, suivre son actualité sur Twitter ou vous procurer son guide sur le Community Management sur Amazon !

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28 août 2020

Catégorie(s) : Interviews

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