L’accès au crédit immobilier peut s’avérer complexe pour les travailleurs indépendants. Les banques, historiquement frileuses face aux profils non salariés en CDI classique, évaluent avec prudence la stabilité financière de ces emprunteurs. Entre le freelance en auto-entreprise et le consultant en portage salarial, les différences de statut influencent directement la perception des établissements bancaires.
Le salarié porté, bien que considéré comme indépendant dans son activité, bénéficie d’un contrat de travail qui le distingue favorablement aux yeux des prêteurs. En effet, le portage salarial combine les avantages de l’indépendance et les garanties du statut de salarié.
Dans cet article, nous comparons les critères qui influencent l’obtention d’un prêt immobilier selon que l’on soit freelance auto-entrepreneur ou salarié porté au sein d’une société de portage salarial.
Cette analyse vous aidera à mieux comprendre les facteurs qui entrent en jeu lors de la demande d’un prêt et à évaluer quel statut peut maximiser vos chances d’obtenir un crédit immobilier.
En portage salarial, le consultant signe un contrat de travail (CDD ou CDI) avec une société de portage, qui lui verse un salaire mensuel basé sur son chiffre d’affaires. Ce cadre hybride combine autonomie et statut salarié, ce qui permet de rassurer les banques grâce à une régularité de revenus et un bulletin de paie mensuel. Cette régularité est un élément essentiel pour les banques, car elle atteste de la stabilité financière du salarié porté.
De plus, de nombreuses sociétés de portage proposent un lissage de salaire, permettant d’atténuer les variations de revenus d’un mois à l’autre. Ce lissage de salaire est particulièrement utile en cas de fluctuations saisonnières ou de périodes moins chargées. Cela représente un atout de taille pour démontrer une stabilité financière constante et assurer à la banque que le consultant pourra faire face à ses obligations de remboursement, même en période de faible activité.
Le freelance pur, souvent auto-entrepreneur, ne bénéficie d’aucun filet de sécurité salarial. Son chiffre d’affaires peut varier considérablement selon la saison, les clients ou les aléas du marché. En cas de baisse d’activité, l’absence de revenu fixe peut inquiéter les établissements bancaires, même si le freelance affiche de bons résultats sur plusieurs mois. Les banques ont tendance à accorder plus facilement un crédit aux profils présentant des revenus réguliers et prévisibles.
En l’absence d’un contrat de travail solide, le freelance doit fournir des garanties supplémentaires pour rassurer les prêteurs. Le risque perçu par les banques réside dans la volatilité des revenus, et elles devront souvent évaluer les antécédents financiers et les projets futurs pour déterminer si le freelance pourra assurer ses paiements à long terme.
Les revenus du salarié porté sont transformés en salaire net après déduction des frais de gestion et des cotisations sociales. Cette conversion permet aux banques de mieux évaluer sa solvabilité, d’autant plus que les bulletins de paie permettent une lecture claire de ses ressources.
Contrairement au freelance, qui doit justifier de ses revenus par des documents souvent plus complexes (comme les déclarations fiscales ou les bilans comptables), le salarié porté bénéficie de la transparence d’une rémunération fixe sur laquelle les banques peuvent se baser pour évaluer sa capacité d’emprunt.
De plus, la sécurité de son contrat et la possibilité d’une évolution salariale dans le temps peuvent être des éléments convaincants pour les institutions financières.
Le freelance facture directement ses prestations. Son chiffre d’affaires peut paraître élevé, mais les banques prennent en compte les cotisations sociales, dépenses professionnelles et la variabilité de l’activité.
Cette complexité dans l’analyse de ses finances est un obstacle majeur pour la demande de crédit immobilier. L’absence de fiches de paie complique l’analyse pour les conseillers bancaires, car ils doivent se baser sur des documents financiers plus détaillés et souvent moins fiables.
Même s’il est indépendant dans la prospection et la réalisation de ses missions, le salarié porté peut être assimilé à un salarié classique, notamment s’il est en CDI. Ce statut lui permet de bénéficier de la stabilité d’un salaire mensuel régulier et de droits sociaux comparables à ceux d’un salarié classique. Cela facilite la constitution du dossier de prêt, surtout si le contrat est ancien et les revenus constants.
Certaines banques acceptent les profils en portage salarial comme des CDI classiques à condition que les revenus soient réguliers depuis au moins 12 mois. Le salarié porté peut donc plus facilement présenter un dossier solide et cohérent, ce qui augmente ses chances d’obtenir un crédit immobilier à des conditions favorables. De plus, dans certains cas, si le salarié porté évolue vers un CDI avec une société de portage bien établie, il peut bénéficier d’une relation de confiance plus forte avec la banque, facilitant ainsi l’obtention du prêt.
Le freelance reste souvent perçu comme un travailleur à risque, sauf s’il justifie de plusieurs années d’activité stable, d’une trésorerie solide et d’un apport conséquent. Il devra souvent fournir plus de justificatifs : bilans comptables, attestations d’URSSAF, historique bancaire, etc.
La transparence de ses finances et la présentation de prévisions financières détaillées sont donc essentielles. Les banques seront attentives à la stabilité de son activité, mais aussi à sa capacité à diversifier ses sources de revenus. Dans un environnement économique incertain, ce type de profil est souvent jugé plus risqué par les prêteurs, qui préfèrent s’assurer qu’il existe des garanties solides.
En portage salarial, l’accès à la formation professionnelle est facilité. La société de portage peut proposer un accompagnement au développement de compétences, ce qui améliore la pérennité de l’activité du consultant. Grâce à cette évolution continue, le salarié porté peut également élargir son réseau professionnel et diversifier ses missions.
Cette capacité à se maintenir à jour ou à se reconvertir est perçue positivement par les banques sur le long terme. En cas de fluctuation des revenus, cette possibilité de se réorienter permet de maintenir une stabilité à long terme, ce qui renforce la crédibilité du salarié porté vis-à-vis des établissements bancaires.
Le freelance doit financer ses formations seul. S’il ne s’organise pas pour monter en compétence, son employabilité peut en souffrir, ce qui alourdit le risque perçu par les banques sur la continuité de ses revenus.
De plus, la gestion du temps et des priorités entre missions et développement personnel peut être un frein à l’investissement dans de nouvelles compétences. Le freelance peut donc être perçu comme plus vulnérable aux évolutions du marché, ce qui peut rendre les banques plus réticentes à lui accorder un prêt immobilier.
Même si les deux statuts permettent d’exercer librement une activité indépendante, le salarié porté bénéficie d’atouts décisifs lorsqu’il s’agit de convaincre une banque. Grâce à son statut hybride, ses bulletins de paie, la possibilité de lisser ses revenus et sa protection sociale renforcée, il apparaît comme un profil bien plus rassurant qu’un freelance traditionnel, notamment en auto-entreprise.
Pour un professionnel souhaitant conjuguer indépendance et sécurité financière, le portage salarial se présente comme un levier stratégique pour réussir sa demande de prêt immobilier. En intégrant une société de portage salarial, le consultant bénéficie des avantages d’un statut salarié tout en conservant son autonomie, ce qui constitue un atout majeur dans le cadre de l’obtention d’un financement immobilier.
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