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Slasheur : Mythe ou Réalité ?

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Un homme en costume est assis à son bureau. Il a six bras dont chaque main tient un objet de bureau différent.

Évolution des technologies, innovations managériales et nouvelles attentes des salariés, la conception du travail comme on la connaissait est remise en cause et connaît une forte mutation. Depuis maintenant plusieurs années, on rencontre de nouveaux termes, souvent anglophones, pour expliciter tous les nombreux changements dans le travail comme « Digital Nomad » ou encore « Remote worker » et parmi tous ces mots, on retrouve le « Slashing ». Ce terme représente la pratique de plusieurs activités professionnelles et symbolise pour de nombreuses personnes l’avenir du travail.
Qu’est-ce qu’un slasheur ? Pourquoi devenir slasheur ? Qui sont les slasheurs ? Voici notre décryptage !

Qu’est-ce qu’un slasheur ?

Parfois orthographié « slasher » ou « slasheuse » au féminin, le terme « slasheur » fait référence au caractère typographique « / » du clavier utilisé pour séparer les éléments. Cet anglicisme a été employé pour la première fois par Marci Alboher dans son livre « One Person/Multiple Careers » en 2007. Il sert alors à désigner les personnes qui cumulent plusieurs emplois ou activités complémentaires.

Le phénomène des professionnels qui cumulent plusieurs emplois n’est pas nouveau. Toutefois, alors que le cumul d’emplois était autrefois la conséquence d’une contrainte financière, ce n’est pas le cas du slashing. Ce dernier ne possède pas cette connotation négative et apparaît davantage comme une revendication claire et affichée de la polyvalence. Le slashing est un choix.

Le slashing gagne en popularité ces dernières années particulièrement avec le développement du freelancing et du statut de micro-entrepreneur. Ces deux évolutions ont permis à de nombreuses personnes de diversifier leurs activités professionnelles. On peut même dire que le freelancing et le slashing ont le même point d’origine : celui de vivre de sa passion, de s’épanouir professionnellement et de sortir du cadre jugé parfois trop étroit du salariat. On observe également plus fréquemment des professionnels qui n’hésitent plus à cumuler les statuts de salarié et de freelance. Le slashing permet alors généralement de tester une nouvelle activité dans le cadre d’une reconversion professionnelle ou de générer un complément de revenus à côté d’une activité salariée.

Dans certains pays comme les Etats-Unis, le slashing s’est particulièrement développé et il n’est pas rare de cumuler deux ou trois emplois.

Pourquoi devenir slasheur ?

Les motivations des slasheurs sont diverses. Parmi celles-ci, on retrouve :

  • L’envie de se consacrer à ses passions en complément d’une activité principale
  • Tester un projet entrepreneurial en parallèle d’une première activité salariée
  • Se former à un nouveau métier
  • Générer davantage de revenus en cumulant plusieurs emplois
  • Développer et étendre son réseau professionnel
  • Jouir d’un sentiment de liberté et éviter la routine
  • Sécuriser sa situation professionnelle en se reposant sur un second emploi en cas de perte du premier
  • Développer sa capacité d’adaptation et sa polyvalence

Pour 70 % des slasheurs, le slashing est un choix. « On retrouve parmi les slashers deux populations distinctes : celle qui subit la situation de multi-emplois et celle qui le fait par choix », nous explique Thierry Bobineau, directeur marketing au sein d’Horoquartz. Ce mode de vie est donc de moins en moins vécu comme une contrainte. Le slashing représente le refus de la routine professionnelle et la quête de sens et d’ouverture aux possibilités qui s’offrent à nous. Selon une étude réalisée par l’institut Opinionway pour Horoquartz, en 2019, près d’un salarié sur trois souhaiterait mener deux activités salariées en parallèle. Pour ces salariés, cela, permettrait de s’épanouir au quotidien à travers différentes tâches et responsabilités, de vivre ses passions et de réaliser des projets qui leur tient à coeur.

Qui sont les slasheurs ?

Présentation en 3 infographies du portrait type et tranche d'âges des slasheurs

D’après le Salon des micro-entreprises, les pluri-actifs seraient 4,5 millions en France. On retrouve, les jeunes en première position (39 % des moins de 30 ans) et les 30-39 ans en deuxième position avec 30 %. Le pourcentage tombe alors à 22 % chez les 50-59 ans et 19 % chez les plus de 60 ans.

D’après l’INSEE, 1,6 million de personnes cumulent plusieurs activités exclusivement salariées alors que les slasheurs cumulant une activité indépendante avec une activité salariée, représenteraient 500 000 personnes.

Infographie qui présente du taux de slasheurs par secteur d'activité

Plus des 3/4 des slasheurs exercent leur deuxième métier dans un secteur différent de leur activité principale. Les salariés issus de secteurs comme le BTP (11 %), les services aux particuliers (11 %), ou encore ceux issus du commerce et de l’hôtellerie (11 %), sont ceux qui pratiquent le plus le slashing. Ces secteurs sont ceux qui proposent le plus de contrats courts, de temps partiels et d’horaires atypiques. Le pourcentage est moins élevé (5 %) dans les secteurs plus statutaires comme la banque-assurance, l’industrie ou encore l’administration, au sein desquels le temps plein en CDI est souvent la norme. On remarque aussi que les Bac +3 (24 %) et Bac +5 (27 %) seraient plus ouvert à vouloir devenir « slasheurs ».

Bien que le slashing se généralise, les slasheurs restent perçus par les recruteurs comme des profils atypiques. Par nature, slasher n’exclut en aucun cas la recherche d’emploi ou de mission mais c’est cette raison qui fait généralement peur aux entreprises. Lors d’une enquête de Cadremploi, les recruteurs ont exprimé 3 principaux freins au slashing :

  • Le slashing reste perçu comme une source d’instabilité car une entreprise est généralement à la recherche de profils qui se projetent sur le long terme avec elle
  • La flexibilité propre au slashing peut heurter la culture d’une entreprise au déroulement de carrières plus « classiques »
  • Le slashing suscite la méfiance de certains recruteurs qui l’assimilent plutôt à une posture opportuniste plutôt qu’à une réelle envie de développement pluridisciplinaire.

Certains recruteurs (et, heureusement, ils sont de plus en plus nombreux) ont toutefois une vision plus positive des slasheurs. Ils louent leur flexibilité, leur curiosité, leur enthousiasme, leur perpétuelle envie d’apprendre et leur capacité à penser différemment.

Comment slasher sans risque ?

  • Se connaître et identifier ses motivations
    Cette étape permet de se convaincre et de convaincre les autres quant à ses motivations.
  • Être confiant et fier de son profil pluridisciplinaire
    Il ne faut pas oublier que slasher c’est avant tout croire aux parcours professionnels multiples, aux reconversions et à la capacité de rebondir après un échec.
  • Rester cohérent dans ses choix
    L’idée est de trouver un fil rouge reliant ses activités. Il faut pouvoir montrer qu’on est constant et logique dans ses choix tout en multipliant les activités.
  • Adapter son CV honnêtement
    Pour réussir à retranscrire votre slashing de manière claire et compréhensible, il faut penser à réorganiser son CV intelligemment par thème et par compétence plutôt que de manière chronologique (ce qui serait trop compliqué à suivre et ne ferait qu’embrouiller votre interlocuteur). Cette étape va permettre à vos interlocuteurs de comprendre le sens de votre parcours et ce que vous pouvez leur apporter.

 

Sources

  • Ouvrage « Profession slasher – cumuler les jobs, un métier d’avenir » de Marielle Barbe👉 ici
  • Étude réalisée par l’institut Opinionway pour Horoquartz sur le multi-emplois réalisée en 2018 sur un échantillon de 2 253 salariés, travaillant dans une entreprise privée ou publique. Cet échantillon a été extrait d’un échantillon représentatif de salariés français. L’échantillon a été interrogé en ligne sur système CAWI (Computer Assisted Web Interview). 👉 ici
  • Étude publiée lors du Salon des micro-entreprises (SME) (2015) 👉 ici
  • Étude de Mazars / Le baromètre « La Génération Z et les nouvelles formes de travail » réalisé auprès de 1 019 personnes, représentatives de la population française âgée de 15 à 24 ans, ainsi qu’auprès d’un échantillon de 983 personnes, représentatives de la population française âgée de 25 à 34 ans. Les interviews ont été réalisées par questionnaire autoadministré en ligne du 18 décembre 2018 au 8 janvier 2019. 👉 ici
  • Enquête Insee « Temps et conditions de travail » (fin 2013) publiée en juillet 2016 👉 ici
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23 septembre 2020

Catégorie(s) : Booster mon business

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